RAVASIO FIORI

RAVASIO FIORI

Description

Tout a commencé au début du XXe siècle, quand Ernesto Ravasio a commencé à dédier sa vie à la floriculture. Sa passion il l'a ensuite transmise à son petit-fils Eugenio qui, après avoir fréquenté l'école supérieure d'horticulture de Zurich et avoir travaillé comme jardinier en chef dans les jardins de Castelgandolfo, rentre à Bergame en 1930. C'est là que Vittorio Ravasio, son frère, importe les graines d'une fleur inconnue en ville, venue d’Afrique du sud... le coquelicot.

Quelques maitres-mots pour décrire leur boutique : vaste gamme de fleurs et plantes, attention aux demandes des clients, expérience et compétence.

En collaboration avec le Distretto Urbano del Commercio, nous sommes allés à la rencontre de l'actuel propriétaire, Adriano Ravasio, pour l'interviewer.

Avec l'arrivée de la Saint Valentin, tout le monde contribue à la réussite de la belle boutique des frères Ravasio située à l'angle de Via Adamello et Largo Belotti.

« Plus que tout, nous nous préparons à l'arrivée des retardataires de dernière minute, "paniqués et aux visages pâles", qui entreront à cinq minutes de la fermeture en mendiant pour quelques restes de bouquets afin de ne pas rentrer chez eux les mains vides. Ils redoutent une représailles ! »

En réalité, l'ironie de cette phrase cache aussi quelques regrets : « Maintenant, nous travaillons de plus en plus pendant les fêtes populaires et de moins en moins lors des festivités religieuses. Je me souviens, il y a quinze ans, pour la fête du Saint Nom de Marie, le 12 septembre, nous ouvrions nos portes très tôt et en peu de temps, nous terminions toutes nos livraisons de fleurs, cependant cette année presque personne n'est venu ».

 

Adriano Ravasio, fleuriste depuis plus de cinquante ans, pense quant à lui, que les traditions se perdent, les gens deviennent moins sensible à la beauté : « Ayant grandi dans une serre, j'ai toujours su voir cette beauté ».

Nous pourrions même avancer, qu'elle était inscrite dans son ADN : son grand-oncle Ernesto a été le premier à s’intéresser aux fleurs, au point qu'après ses études à l'école d'horticulture de Zurich, il devint, au début du XXe siècle, jardinier en chef à la Villa Keller Steiner dans la ville haute.

Puis ce fut au tour de son oncle Eugenio qui, pendant la guerre, travailla comme jardinier au Vatican et, pour finir Vittorio, le père d'Adriano doit à cette même passion son salut.

En effet, il fut envoyé dans un camp de prisonniers en Afrique du Sud où il a eu la chance de rencontrer une riche dame de Johannesburg qui le fit travailler comme jardinier dans sa propre maison.

Animé par cette passion, il retarda son retour en Italie, il rentra deux ans après la fin de la guerre emportant dans sa poche des graines d'une fleur qu'il avait aperçue pour la première fois là-bas et dont il avait peur d'oublier la beauté.

C'était un coquelicot jaune et rouge qui semblait fait de papier de soie.

Adriano nous dévoile son trésor, le tient délicatement, le regard reconnaissant : « C'est mon propre père qui l'a importé d'abord en Italie puis en Europe », il lui a laissé son joli nom anglais Poppy, qui pour lui était synonyme du bonheur.

La première boutique a ouvert ses portes en 1937... et elle n'a pas bougé depuis.

Les fleurs proposées sont pour la plupart les mêmes, celles cultivées directement par la famille Ravasio, auxquelles s'ajoutent désormais celles provenant du reste du monde.

À l'extérieur, la grande vitrine porte encore une plaque dorée de l'époque : fleuriste spécialisé en corbeilles et bouquets.

 

Dans l'armoire derrière le comptoir, Adriano conserve les élégants rubans que son père utilisait pour composer ses bouquet « autrefois ils étaient exclusivement en tissu », parce que les détails étaient précieux.

« Aujourd'hui – explique-t-il – les gens semblent tous plus distraits, et recherchent tous à surprendre avec des effets spéciaux : il y a quelques jours on nous a demandé 500 roses rouges ! Parce qu'il y a toujours quelqu'un de romantique... mais généralement, après le mariage, ça s'estompe ». Nous éclatons de rire cachant une certaine amertume : dans leur boutique, on est impressionné par un savoir-faire transmis de génération en génération, en plus des magnifiques fleurs le regard et la dextérité du geste créé une véritable magie de vie et de couleurs.

En voyant le voile de mélancolie qui nous traverse, Adriano se presse d'ajouter avec un sourire : « En réalité, il y a aussi de belles histoires : par exemple, il y a une dame qui vit seule et qui chaque samedi prend deux triomphes de tulipes. Elle le fait pour elle-même : la beauté prolonge la vie »

Et puis il y a l'histoire de ce fils qui pour l'anniversaire de sa mère, prenait autant de roses que le nombre de ses années.

Chaque année. Sans jamais en manquer un.

Et il n'oubliait jamais d'accompagner les roses par un petit mot, soigneusement écrit à la main, où l'on pouvait lire tout simplement « Merci maman ».

 


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Tout a commencé au début du XXe siècle, quand Ernesto Ravasio a commencé à dédier sa vie à la floriculture. Sa passion il l'a ensuite transmise à son petit-fils Eugenio qui, après avoir fréquenté l'école supérieure d'horticulture de Zurich et avoir travaillé comme jardinier en chef dans les jardins de Castelgandolfo, rentre à Bergame en 1930. C'est là que Vittorio Ravasio, son frère, importe les graines d'une fleur inconnue en ville, venue d’Afrique du sud... le coquelicot.

Quelques maitres-mots pour décrire leur boutique : vaste gamme de fleurs et plantes, attention aux demandes des clients, expérience et compétence.

En collaboration avec le Distretto Urbano del Commercio, nous sommes allés à la rencontre de l'actuel propriétaire, Adriano Ravasio, pour l'interviewer.

Avec l'arrivée de la Saint Valentin, tout le monde contribue à la réussite de la belle boutique des frères Ravasio située à l'angle de Via Adamello et Largo Belotti.

« Plus que tout, nous nous préparons à l'arrivée des retardataires de dernière minute, "paniqués et aux visages pâles", qui entreront à cinq minutes de la fermeture en mendiant pour quelques restes de bouquets afin de ne pas rentrer chez eux les mains vides. Ils redoutent une représailles ! »

En réalité, l'ironie de cette phrase cache aussi quelques regrets : « Maintenant, nous travaillons de plus en plus pendant les fêtes populaires et de moins en moins lors des festivités religieuses. Je me souviens, il y a quinze ans, pour la fête du Saint Nom de Marie, le 12 septembre, nous ouvrions nos portes très tôt et en peu de temps, nous terminions toutes nos livraisons de fleurs, cependant cette année presque personne n'est venu ».

 

Adriano Ravasio, fleuriste depuis plus de cinquante ans, pense quant à lui, que les traditions se perdent, les gens deviennent moins sensible à la beauté : « Ayant grandi dans une serre, j'ai toujours su voir cette beauté ».

Nous pourrions même avancer, qu'elle était inscrite dans son ADN : son grand-oncle Ernesto a été le premier à s’intéresser aux fleurs, au point qu'après ses études à l'école d'horticulture de Zurich, il devint, au début du XXe siècle, jardinier en chef à la Villa Keller Steiner dans la ville haute.

Puis ce fut au tour de son oncle Eugenio qui, pendant la guerre, travailla comme jardinier au Vatican et, pour finir Vittorio, le père d'Adriano doit à cette même passion son salut.

En effet, il fut envoyé dans un camp de prisonniers en Afrique du Sud où il a eu la chance de rencontrer une riche dame de Johannesburg qui le fit travailler comme jardinier dans sa propre maison.

Animé par cette passion, il retarda son retour en Italie, il rentra deux ans après la fin de la guerre emportant dans sa poche des graines d'une fleur qu'il avait aperçue pour la première fois là-bas et dont il avait peur d'oublier la beauté.

C'était un coquelicot jaune et rouge qui semblait fait de papier de soie.

Adriano nous dévoile son trésor, le tient délicatement, le regard reconnaissant : « C'est mon propre père qui l'a importé d'abord en Italie puis en Europe », il lui a laissé son joli nom anglais Poppy, qui pour lui était synonyme du bonheur.

La première boutique a ouvert ses portes en 1937... et elle n'a pas bougé depuis.

Les fleurs proposées sont pour la plupart les mêmes, celles cultivées directement par la famille Ravasio, auxquelles s'ajoutent désormais celles provenant du reste du monde.

À l'extérieur, la grande vitrine porte encore une plaque dorée de l'époque : fleuriste spécialisé en corbeilles et bouquets.

 

Dans l'armoire derrière le comptoir, Adriano conserve les élégants rubans que son père utilisait pour composer ses bouquet « autrefois ils étaient exclusivement en tissu », parce que les détails étaient précieux.

« Aujourd'hui – explique-t-il – les gens semblent tous plus distraits, et recherchent tous à surprendre avec des effets spéciaux : il y a quelques jours on nous a demandé 500 roses rouges ! Parce qu'il y a toujours quelqu'un de romantique... mais généralement, après le mariage, ça s'estompe ». Nous éclatons de rire cachant une certaine amertume : dans leur boutique, on est impressionné par un savoir-faire transmis de génération en génération, en plus des magnifiques fleurs le regard et la dextérité du geste créé une véritable magie de vie et de couleurs.

En voyant le voile de mélancolie qui nous traverse, Adriano se presse d'ajouter avec un sourire : « En réalité, il y a aussi de belles histoires : par exemple, il y a une dame qui vit seule et qui chaque samedi prend deux triomphes de tulipes. Elle le fait pour elle-même : la beauté prolonge la vie »

Et puis il y a l'histoire de ce fils qui pour l'anniversaire de sa mère, prenait autant de roses que le nombre de ses années.

Chaque année. Sans jamais en manquer un.

Et il n'oubliait jamais d'accompagner les roses par un petit mot, soigneusement écrit à la main, où l'on pouvait lire tout simplement « Merci maman ».